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Journée de la femme : Où en est l’égalité professionnelle dans les entreprises ?

vendredi 5 mars 2010, par Janine

Où en est l’égalité professionnelle dans les entreprises ?

Les réponses de Marie-Line Brugidou, déléguée nationale CFE-CGC
à Anne-Françoise Khanine, le 2/3/2010 - Propos recueillis pour Femmes-emploi.fr

- Une nouvelle loi sur l’égalité professionnelle est annoncée en 2010 : quelles sont les avancées enregistrées depuis la conférence de novembre 2007 ?

Sur ces questions, on peut dire qu’il y a une position consensuelle entre les cinq centrales syndicales sur plusieurs sujets que nous souhaitons traiter dans le cadre de l’agenda social : celui du temps partiel, dont on sait qu’il est souvent subi et dans bien des cas synonyme de précarité, celui de la carrière des femmes et du fameux « plafond de verre » et enfin la question de l’articulation des temps de vie. La loi de mars 2006 et son décret de mars 2007 était pour nous une bonne base, donnant obligation aux entreprises d’établir un rapport de situation comparée.

Nous aurions dû fin 2009 avoir un état des lieux de ces rapports. Néanmoins, on peut souligner que les documents, aussi bien ce rapport de situation comparée que le label égalité à travers son cahier des charges ont été adaptés pour les PME, une information simplifiée devant même être envoyée aux entreprises de 20 à 50 salariés. Ces outils donnent une plus grands visibilité à la question.

On ne peut cependant que regretter que l’engagement du gouvernement de nommer des référents égalité dans les inspections du travail pour informer les entreprises ne soit toujours pas entré dans les faits. :

- Quelles sont pour vous les mesures prioritaires à prendre pour les cadres ?

La question de l’accès des femmes aux responsabilités est déjà bien engagée à travers la proposition de loi adoptée le 20 janvier 2010 par l’Assemblée nationale relative à une représentation équilibrée - on ne parle plus de quotas - des femmes et des hommes dans les instances dirigeantes des entreprises du CAC 40, soit 650 entreprises.

C’est une avancée qui nous paraît pouvoir jouer un rôle déclencheur sur les autres thèmes qui concernent l’égalité. Pour notre syndicat, de façon plus globale, il est indispensable de mettre en place des dispositifs permettant de détecter des femmes qui pourront successivement faire partie de l’encadrement intermédiaire, puis supérieur, puis accéder aux plus hautes fonctions. _

Notre rôle est d’insuffler cette démarche auprès des DRH et des chefs d’entreprises afin qu’ils prennent conscience de la nécessité de créer ce vivier de femmes et des les accompagner par la formation à prendre des responsabilités.
Enfin, il nous semble urgent de remettre en question le management par le présentéisme, qui se traduit par des plages horaires de travail qui sont toujours préjudiciables aux femmes : dans les pays anglo-saxons, travailler sur une amplitude de 13h est considéré comme une incompétence en matière d’organisation personnelle !

- Précisément, quelle est votre position sur le congé parental ?

Notre syndicat n’est pas favorable à une réduction de la durée du congé parental, mais nous proposons que les femmes, comme les hommes, puissent le prendre sur une période de un an, renouvelable par tranche de six mois et sur une durée qui peut comme aujourd’hui aller jusqu’à trois ans.
J’avais demandé également que l’indemnisation, qui rappelons-le ne dure qu’un an, puisse être remplacée par un pourcentage du salaire. Des progrès sont à faire sur ce dispositif, comme celui du congé paternité de 11 jours pour lequel je me bats pour une rémunération à 100%, alors qu’il ne peut dépasser actuellement plafond de 2 600 €.

- S’acheminent-on vers des sanctions pour les entreprises ?

Si les entreprises font preuve de mauvaise volonté après incitation à fournir le rapport de situation comparée, et, si ce rapport est fourni mais montre qu’il y a des inégalités salariales qui délibérément ne seront pas rattrapées, dans ces cas nous sommes favorables aux sanctions.

Il reste que la question de l’égalité est confrontée à beaucoup de méconnaissance et de mépris. Les femmes ne sont pourtant pas une minorité : elles représentent 48% de la population active ! Si certaines actions, comme des places en crèches demandent des financements, d’autres dispositions que nous demandons ne sont pas forcément coûteuses, tel l’aménagement des plages horaires de travail. Il s’agirait donc de sanctionner, peut-être sur une base de 1% de la masse salariale, les entreprises qui délibérément ne font aucun travail pour avancer sur ce dossier. Ce financement pourrait servir à d’autres qui souhaitent avancer mais n’en n’ont pas les moyens, comme par exemple en matière d’aménagement de leur conditions de travail pour accueillir des femmes dans les métiers industriels. Heureusement, certaines entreprises ont bien compris les enjeux et ont mis en oeuvre des politiques, comme par exemple du rattrapage salarial.

Que ce soit en matière d’égalité professionnelle ou de diversité, c’est avec la pugnacité de toutes et de tous que nous parviendrons à changer les choses. _

Portfolio

Mme Marie Line BRUGIDOU Déléguée Nationale Emploi, Egalité Professionnelle et (...)

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