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Le Medef et la CFE-CGC s’opposent à une modification du régime d’indemnisation chômage pour les cadres

Laurence Parisot, présidente du Medef, estime qu’une modification du régime d’indemnisation chômage des cadres « n’est pas un sujet prioritaire », et pénaliserait à la fois les cadres demandeurs d’emploi et le régime d’assurance chômage. « Les cotisations des cadres font partie des recettes les plus importantes du régime. Au total, tout le monde serait perdant », déclare-t-elle vendredi 2 septembre 2011, sur Canal +.

De même, Marie-Françoise Leflon de la CFE-CGC rejette elle aussi toute idée de baisse de l’indemnisation des cadres : « Il vaudrait mieux s’attaquer à la racine du mal et donc sur les créations d’emploi plutôt que sur une fausse solidarité comme une réduction des droits », explique-t-elle à l’AEF.

L’une et l’autre réagissent ainsi aux propos de Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture et délégué général de l’UMP, chargé du projet présidentiel du parti pour 2012 : dans un entretien à l’hebdomadaire « l’Express » daté du 1er septembre 2011, il s’interroge sur la pertinence de « garder un dispositif d’indemnisation du chômage parmi les plus généreux au monde, en particulier pour les cadres à hauts salaires ».

Ce sujet pourrait à nouveau être évoqué par Bruno Le Maire lors de la présentation des grandes lignes du projet présidentiel lors de l’université d’été de l’UMP, samedi 3 septembre à Marseille.

Pour Laurence Parisot, « si jamais on baissait les allocations versées aux cadres en cas de chômage, il faudrait aussi symétriquement baisser leurs cotisations, sinon ce serait tout à fait injuste ». Or, « l’ensemble des recettes collectées grâce aux cotisations des cadres est vraiment très important  ». « L’allocation versée [aux cadres] peut être généreuse, mais la cotisation versée l’est également  », ajoute-t-elle, rappelant que « le régime de l’assurance chômage est un régime de solidarité ».

Marie-Françoise Leflon rappelle, pour sa part, que « les cotisations des cadres représentent 30 % des ressources de l’assurance chômage, alors qu’ils n’utilisent le régime qu’à hauteur de 18 % » du total des allocations versées. De plus, avec des cadres représentant « 6 % des allocataires  » et une indemnisation moyenne de « 2 597 euros », la représentante de la CFE-CGC relativise grandement l’efficacité en termes d’économies d’une réduction des droits d’assurance chômage pour les cadres.

UNE INDEMNISATION DÉJÀ PLAFONNÉE

Une baisse de l’indemnisation chômage des hauts salaires avait déjà été évoquée par Pierre Méhaignerie, président (UMP, Ille-et-Vilaine) de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, début 2011, avant l’ouverture de la dernière négociation de la convention d’assurance chômage. Le député proposait notamment de plafonner les indemnités chômage.
Ce plafonnement existe déjà puisque les cotisations d’assurance chômage reposent sur une assiette de rémunérations au maximum égale à quatre fois le plafond de la sécurité sociale, l’indemnisation maximale versée par l’assurance chômage ne pouvant excéder un peu plus de 6 600 euros par mois.
Baisser ce plafond impliquerait naturellement une réduction de l’assiette de cotisations et par conséquent, une diminution des dépenses mais aussi une diminution des ressources du régime. Pour mémoire, dans le cadre de la négociation de ce début d’année, l’Unédic a évalué l’impact financier de différents scénarios de plafonnement de l’indemnisation (AEF n°145248).

Au-delà, toute décision des pouvoirs publics visant à modifier les règles d’assurance chômage engendrerait un changement de statut du régime puisqu’en l’état, le rôle du gouvernement est limité au seul agrément des accords régissant l’assurance chômage et donc à un contrôle de la légalité de ces textes conventionnels.

PPE ET RSA

Dans son interview à « l’Express », Bruno Le Maire met également en question la coexistence de la PPE (prime pour l’emploi) et du RSA, récemment critiquée par l’IGF (Inspection générale des finances) dans son rapport sur les niches sociales et fiscales rendu public lundi 29 août 2011(AEF n°154305). « Est-il logique d’engager le RSA, un dispositif utile, sans toucher à la prime pour l’emploi ? », interoge-t-il.

Questionné sur les solutions possibles pour « alléger » le coût du travail, le ministre de l’Agriculture a aussi appelé à « faire preuve d’imagination », évoquant des dispositifs permettant de « transférer le financement de la protection sociale des salaires vers une autre assiette, par exemple le capital ».


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